17^ème festival de théâtre

Le lendemain d’une première, un auteur dramatique s’inquiète de l’accueil qui sera fait à son oeuvre. La soif de reconnaissance et la peur de l’échec le tourmentent tellement qu’il se comporte comme un personnage de comédie atrabilaire et cocasse. Odieux et touchant à la fois, il est incapable d’être à l’écoute des problèmes de son entourage qui fait tout pour le ménager. Dix lignes élogieuses parues dans un magazine transforment cet égocentrique en bon samaritain généreux et indulgent, mais l’irruption de la « vraie » vie dans la vie « parallèle » du théâtre brouillera de nouveau les cartes.

Surgies des brumes écossaises, les « trois soeurs du destin » vont transformer le guerrier irréprochable qu’est Macbeth en criminel obsédé par ses propres forfaits et l’entraîner irrémédiablement vers sa chute. Cette tragédie d’ombre et de sang explore les profondeurs de la nature humaine et dresse un tableau sinistre de la tyrannie politique. Pour rendre le texte intelligible, le traducteur a réécrit certaines scènes et supprimé les allusions compréhensibles uniquement par les contemporains de Shakespeare.

Louisiane 1956. Une communauté de Siciliens, les nerfs à fleur de peau et rendus hystériques par la chaleur de l’été, suit le destin tragique de Sérafina, follement amoureuse de son défunt mari Rosario. D’où peut bien venir ce sentiment d’amour si profond ? Comment peut-il se construire ? La pièce pose ces questions et tente d’y répondre en transportant le spectateur dans un monde dynamique, un espace-temps évolutif et polymorphe.

Bernard, jeune architecte libertin, mène une vie parfaitement polygame sans les inconvénients du mariage. Fidèle à ses trois fiancées hôtesses de l’air, qui naturellement ignorent tout de la situation, il jongle habilement avec les fuseaux horaires, aidé par sa domestique parfaitement rodée à la gestion de son agenda compliqué. Un ennemi impitoyable va cependant dérégler les plannings : le 747, un tout nouveau modèle de la firme Boeing, bien plus rapide…

L’homme du gave : la poésie d’une journée paisible d’un pêcheur au bord de l’eau… Trois fois moi : la surprise de deux apparitions mystérieuses… La vie commence au théâtre : le charme d’un envoûtement, l’arrivée brutale dans un espace insolite et bruyant et une fin qui est un commencement !

Alors qu’Henriette veut épouser Clitandre, sa mère s’oppose à cette union préférant la marier à Trissotin, un bel esprit fat et calculateur. La pièce gravite autour du personnage d’Armande, la soeur d’Henriette, qui s’enfermera dans un isolement « savamment » construit. Elle met en avant les difficultés relationnelles au sein du cercle familial. Le spectacle s’appuie sur des décors épurés, des costumes intemporels, une lumière et une musique discrètement évocatrices.

Si toute la famille ne se met pas au travail pour nourrir la Nonna, une grand-mère qui dévore tout ce qui lui tombe sous la main, la fin du mois sera difficile. Nous assistons à l’affrontement entre cette grand-mère et les membres de sa famille dont l’obsession est de se débarrasser d’elle. Cette histoire invraisemblable nous plonge dans un univers proche de la fable, où l’aspect burlesque nous fait oublier la pesanteur de la situation. Au-delà de la satyre familiale, ce texte écrit en 1977 par un argentin, peut nous inciter à réfléchir sur les mécanismes et les conséquences de l’oppression engendrée par les systèmes totalitaires.

A Venise, les cancans courent vite. Grossiers ou précieux mais toujours féroces, ils circulent de la blanchisseuse à la noble cousine allant jusqu’à compromettre les épousailles d’une jeune fiancée. Ecrite au XVIIIème, cette comédie stigmatise mes rivalités des classes sociales, les jalousies mesquines et l’ordre moral d’une société vénitienne à l’aube de sa décadence. Dans une mise en scène contemporaine, la troupe a fait le choix d’un ingénieux décor intemporel, où les murs ont tantôt des oreilles, des yeux ou des mains. Les costumes respectent le rang social de chaque personnage, le tout sans aucune recherche de conformité historique.