32^ème festival de théâtre

Turin, début des années 1980. Au petit matin, Antonio Berardi, ouvrier à la Fiat, assiste à un violent carambolage. Il « sauve » un des passagers gravement brûlés, le couvre avec sa veste pour éteindre les flammes, l’amène aux urgences puis prend la fuite. Le blessé est admis au service de chirurgie plastique où on lui refait le visage d’après la photo de la carte d’identité trouvée dans sa veste… Dans le même temps, Antonio apprend de la bouche de Lucia, sa maîtresse, que Gianni Agnelli, le patron de la Fiat, a été enlevé la nuit même par un groupe de terroristes à bord de deux voitures, qu’il y a eu un accident… Y a-t-il eu erreur sur la personne ?

First Lady : hôtesse de la Maison Blanche et femme de l’ombre. 1962, Jackie Kennedy délaissée par JFK bouscule les codes. Sa rébellion menace de faire voler en éclats l’image idyllique de la femme américaine obéissante, ce qui déplait fortement au puissant patron du FBI, J. Edgar Hoover. Aidée de son complice de toujours, il va mettre en place un plan machiavélique pour maintenir son emprise. Trahisons, magouilles et coups tordus, tout est bon pour tenter de maîtriser le destin du couple présidentiel le plus glamour des Etats-Unis. Ladies First, une comédie politiquement loufoque !

Nous voici transportés dans un centre parmi des ados, leurs silences et leurs voix qui, à demi-mots, hurlent leurs souffrances. Entre les règles à respecter, le devoir de bienveillance les uns envers les autres, il faut apprivoiser ce mal qui parfois ronge et vivre toujours plus fort, rire jusqu’à s’en briser la voix… Ensemble… Entre ces murs… C’est le quotidien de Nathaelle : entourer, protéger, comprendre ces jeunes comme elle peut, avec ses armes et sa bienveillance. Panseront-ils leurs blessures sous l’oeil de celle qui a besoin de croire en eux ? Et si finalement, croire en eux l’aidait à croire en elle-même ?

Catherine, 27 ans, et son père Robert partagent une même passion pour les mathématiques. Pourtant, lorsque celui-ci, après avoir côtoyé l’infini abstrait du génie mathématique, sombre dans la folie et laisse libre cours à sa graphomanie, elle renonce à ses études et à sa vie personnelle pour prendre soin de lui. Quand son père meurt, Catherine se retrouve sur un fil, prise en tenaille, avec d’un côté, ce jeune professeur qui cherche absolument à dénicher une perle mathématique, dans le fatras de carnets que, Robert, dans sa folie, a griffonné, et de l’autre sa sœur, brillante avocate new yorkaise, qui souhaite l’extraire au plus vite de cette maison aux souvenirs trop lourds. C’est alors que, dans le bureau de Robert, est retrouvé un carnet renfermant une preuve mathématique révolutionnaire. La raison de Catherine y survivra-t-elle ? Est-elle bien cette mathématicienne de génie capable d’écrire cette preuve comme elle le prétend ou une femme qui à force de frôler la schizophrénie y aurait, comme son père, déjà succombé ? Une Preuve nous interroge sur notre capacité à reconnaitre le génie, surtout mathématique, quand il est possédé par une femme. Derrière l’humour se cache cette interrogation : Quelle place est accordée aux femmes dans le monde fermé des mathématiques ?

1961. Une poignée d’hommes et de femmes vivent en autarcie, perdus au milieu de l’océan, sur une île volcanique de la Couronne britannique. Leur vie rude et simple est rythmée par l’arrivée du bateau qui les ravitaille tous les six mois pour leur permettre de survivre à la saison des tempêtes. Cette fois, le bateau ramène Francis. Et avec lui, le progrès. Parviendra-t-il à embarquer la communauté dans ses rêves ? Le volcan en décidera-t-il autrement ? Lorsqu’une éruption volcanique menace, tous les projets sont remis en question. Partir ? Les iliens devront, malgré eux, affronter le « monde du Dhors » et là, ce sont tous leurs repères qui vont voler en éclats. Et toute l’histoire de l’île va se raconter, jusqu’à l’indicible.

« A Fleur de larmes » est issu du journal de bord de la journaliste Anne-Laurence Fitère. Atteinte d’un cancer du sein métastatique, elle y conte avec talent et délicatesse sa traversée de la maladie avec ses révoltes, ses souffrances et ses doutes, mais aussi ses moments d’espoir, de bonheur et de joie et transmet, au final, un superbe message d’amour et de partage en forme d’hymne à la vie. Six comédiennes, une danseuse et un violoncelliste interprètent ce texte, mis en scène par la napolitaine, Rebecca Salmoni, qui a su le sublimer en faisant appel à toutes les ressources du spectacle : le chant, la danse, le théâtre gestuel, la musique, la lumière.

Quelques heures avant l’aube, George et Martha rentrent chez eux après une réception bien arrosée. Mais la soirée, qui semblait finie, ne fait que commencer : l’arrivée de Nick et Honey va déclencher une série de scènes stupéfiantes, après lesquelles rien ne sera plus tout à fait comme avant… Edward Albee a bouclé quatre fauves dans une cage. Quatre personnages, dans un salon, vont vivre la plus singulière et la plus normale, la plus burlesque et la plus tragique, la plus atroce et aussi la plus tendre des nuits. Face à Nick et Honey, jeune couple, George et Martha, se livrent à un combat où tout est remis en question, dans une sorte de fête panique, qui les conduit à une violente catharsis. Quand le jeu cessera, la vérité et l’espoir seront au rendez-vous. La plus fantastique scène de ménage qu’écrivain de théâtre ait jamais conçue.

A l’étage, Monsieur et Madame se meurent. Peut-être même sont-ils déjà morts. En bas, dans la sous-maison, les serviteurs veillent. Chaque nuit, ils parlent et se répètent le récit de leur condition : sans maître, peuvent-ils encore exister ? Par son art du récit et de la reformulation, l’auteur contemporain, Jean-Luc Lagarce, nous entraîne à explorer avec humour et déraison, l’absurdité de notre propre situation.